Le mouvement de globalisation actuel a peu à voir avec les mouvements d’internationalisation des échanges initiés aux siècles précédents car ceux-ci s’effectuent pour majeure partie à l’intérieur de la Grande Entreprise. Ce sont les flux intra-entreprises qui constituent l’essentiel des mouvements.
Cela signifie que la plus grande part des échanges économiques internationaux de biens et marchandises est portée par l’ensemble des actions d’échange et de transfert qui s’opèrent à l’intérieur de chaque Grande Entreprise : la Grande Entreprise a récupéré le principe classique de spécialisation économique des États en le tournant à son avantage. Elle a globalisé le monde car elle l’a internalisé. Ce que l’on nomme « mondialisation » est porté par la dynamique des Grandes Entreprises. Ce sont elles qui, en position de surplomb par rapport aux États-nations, ont induit cette dynamique.
Cet espace est par construction soustrait aux regards nationaux : le point de vue national ne peut plus englober l’entreprise tout entière ; cette dernière peut être partout et donc nulle part : on ne peut apparemment la saisir en son entier. Elle peut déplacer et transférer les composantes de son activité là où elle évalue être la moins contrainte.
Comment une telle organisation de pouvoir a-t‑elle pu ainsi échapper à la loi des territoires, en n’y étant toujours que partiellement exposée ?
La dimension de l’organisation renvoie souvent à la nature multinationale de ses activités (concevoir, produire, distribuer, vendre, financer…)…
Date de mise en ligne : 06/01/2020