En aéronautique, la portance est la force qui permet d’élever un aéronef et de le maintenir en altitude ; tandis qu’en aérostatique, elle est la force de sustentation fournie par la poussée d’Archimède qui permet au ballon de se maintenir en l’air. Dans l’étude de notre rapport corporel au végétal et à l’arbre en particulier, ce modèle est particulièrement riche et la performance nous permet d’en travailler le concept. En effet, la portance n’est pas le portage.
Aspiration, positive, vers le haut : l’humain qui s’est constitué en se levant regarde vers les hauteurs, de l’arbre, de la montagne, du monument et tente d’en atteindre le sommet, rivalise avec lui qui, à ce moment, le domine.
Aspiration, négative, vers le bas : vertige, perte du sentiment d’apesanteur, de l’insouciance de celui qui regarde vers le haut et oublie le vide sous lui. Il se sent désormais attiré immanquablement vers le bas, au moindre coup d’œil vers le sol.
Et cette aspiration, qui pourrait être mortifère, n’est pas de l’ordre d’une pulsion suicidaire, mais plutôt d’une envie de se défaire des contraintes d’un corps lourd, empêtré dans ses vêtements. Rêve de voler, de planer d’un arbre, d’une maison à l’autre.
Songe, aspiration… mémoire de l’arbre, mémoire de primate, mémoire sans souvenir mais qui garde la trace d’un passé arboricole pré-humain commun aux singes et aux humains. L’arbre nous a toujours accompagnés, car dans l’histoire de la planète, il a précédé l’animal, comme il a précédé l’humain…