Du ixe siècle au xve siècle, l’Europe occidentale connaît une nouvelle période de réchauffement (« petit optimum médiéval ») qui sera propice à un développement de l’agriculture. C’est une époque d’assèchement des marais et de grands défrichements qui gagnent des terres cultivables sur la forêt. Conjointement, on améliore le labourage en inventant la charrue à versoir et le joug frontal pour faciliter la traction animale qui utilise le bœuf et le cheval comme animaux de trait. On pratique l’assolement triennal dès le ixe siècle, ce qui diminue les terres laissées en jachère. Certaines régions cultivent des plantes fourragères pour nourrir plus de bétail et recueillir plus d’engrais. Tout cela accroît notablement les rendements agricoles et permet de nourrir une population plus importante.
Malgré une mortalité infantile considérable, il en résulte une explosion démographique qui va se poursuivre pendant plusieurs siècles. Les bourgs et les villages grossissent, les villes comptent désormais plusieurs milliers d’habitants un peu partout en Europe. La population est très jeune, constituée de plus de 50 % de moins de vingt ans, et va atteindre en France, au début du xive siècle, 20 millions d’habitants. En multipliant les innovations, on commence à ériger des églises, des cathédrales et, à partir du xie siècle, des châteaux forts en pierre. On invente des machines pour ces constructions, des moulins pour capter l’énergie éolienne et hydraulique. Aux xe et xie siècles, on voit apparaître dans les villes des commerçants et des artisans qui pratiquent de nouveau…