Alors que la reconstitution est, pour les préhistoriens, les antiquisants et certains médiévistes, admise comme un outil de recherche, les historiens des périodes plus contemporaines s’en saisissent moins, arguant que les pratiques de reconstitution sont l’apanage des amateurs, avec en fer de lance le mouvement de la Living History. Le travail de ces derniers relèverait ainsi plus de l’art et de la création que de la recherche scientifique. Ce dossier a pour objectif la levée d’un certain nombre de malentendus. À partir d’études de cas (celles d’une fête rituel, de l’histoire d’un musée ou encore des performances d’un artiste contemporain), les contributeurs montrent non seulement la valeur heuristique de ces pratiques, mais aussi la nécessité de les étudier comme objet d’histoire.
Chacun interroge la manière dont des pratiques savantes, et populaires, de « ré-activation » à la fois d’événements particuliers (révolution, catastrophe) et d’instants ordinaires, participent de notre regard sur le passé. En somme, interroger la reconstitution, c’est poursuivre d’une autre manière l’immense chantier d’une histoire des représentations dont l’historien ne serait plus absent.
Date de parution 06/05/2019
Mise en ligne 17/05/2019
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