Présentation
Portée par la deuxième vague du mouvement féministe, la recherche universitaire a montré la manière dont les relations homme/femme sont inscrites dans les lois et les normes, les pratiques culturelles, les relations sociales et les actions collectives, ainsi que dans les institutions sociales comme les marchés, les systèmes étatiques, les normes familiales, les systèmes éducatifs et les médias. Certaines conclusions de cette recherche ont été adoptées par des organisations internationales qui donnent clairement mandat au système des Nations Unies pour travailler dans le sens de la concrétisation de l’égalité homme/femme et des droits des femmes. Ces organisations ont besoin de la collaboration des gouvernements afin de développer l’autonomisation des femmes dans les domaines sociaux, politiques, économiques et culturels. Les essais du premier dossier examinent les différentes façons dont les connexions entre activisme, recherche et politique ont fait progresser les droits des femmes dans différents cadres nationaux.
Le deuxième dossier revisite une figure clé des sciences sociales contemporaines : Michel Foucault. Des concepts dérivés de ses œuvres (y compris le pouvoir/la connaissance, la gouvernementalité, la subjectivation, le soi éthique, la capillarité, etc.) ont été largement utilisés, souvent loin de leur contexte original, pour proposer des perspectives innovantes dans une vaste gamme de disciplines. Les essais recueillis ici se concentrent sur une série de problèmes, en particulier le « politique » au sens large du terme, dans des zones (Afrique, Asie du Sud-est, Amérique Centrale, relations internationales) qui ne font pas partie du cadre de référence de Foucault. Partant de perspectives très différentes, les auteurs se retrouvent sur un point clé : les concepts ne se contentent pas de « voyager », ils se transforment lorsqu’on les utilise. Mais quand la transformation devient-elle distorsion ? La question reste ouverte…