Lignes

Couverture de LIGNES_063

Numéro de revue

La pensée sous séquestre

Lignes
2020/3 n° 63


208 pages

Présentation

Ce numéro de Lignes part de ce qu’il en est d’être confiné. De l’être par contrainte, mais s’y prêtant – le contraire d’une séquestration. Le contraire certes, mais plaçant la pensée elle-même comme sous séquestre.

Un scrupule, pour commencer : qu’il puisse être « déplacé » de susciter l’écriture, la pensée dans cette circonstance, cruelle, et pour en rendre compte, dont nous ne mesurerons la cruauté réelle, entière, qu’après. Scrupule possible ou de principe, mais que cette objection balaie : c’est là où l’écriture, la pensée ne se placent plus assez – que la cruauté atterre, fait fuir –, qu’il faut qu’elles se placent, et se tiennent (leçon entre autres de Bataille). Qu’il le leur faut d’autant plus que cette cruauté est à la fois banale (archaïque) et « commune » (virale).

Quoi de plus « commun » qu’une pandémie, en effet, qui pourrait bien être la dernière forme existante du « commun » (n’excluant par principe personne, principe tragique, mais principe du démos aussi bien, dont le mot « pandémie » est fait) et de l’« archaïque », en tout cas sous nos « latitudes », lesquelles n’auraient jamais rien vécu qui ressemble à celle-ci depuis, nous dit-on, un siècle – l’exagération est possible, mais qui importe peu.

Contre cette pandémie, on a commandé à toutes et tous de se confiner. Cruauté aussi – inévitable – d’un tel commandement. « Se confiner » pour qui n’a pas où le faire (les migrants, les sans-papiers). Pour qui se confiner va rendre un peu plus invivables encore les conditions de vie qui l’étaient par avance (habitats étroits, pauvres, insalubres ; prisons ; Ehpad). Même aveugle, le virus ne fait pas que tous puissent s’en protéger également, qui n’est par le fait pas pareillement « commun ».

Ce numéro de Lignes part de ce qu’il en est de l’être, confinés. De l’être par contrainte, mais s’y prêtant – le contraire d’une séquestration. Le contraire certes, mais plaçant la pensée elle-même comme sous séquestre. Pas que la pensée « politique » du moment, toute la pensée : esthétique, existentielle, amoureuse. La littérature et l’art aussi bien. Qu’est-ce que cet état fait à l’art, à la littérature, à la pensée ? Et lesquels peuvent résulter de la levée du séquestre ?

Sommaire

Article de revue

Présentation

Article de revue

Noli me tangere

Une expérience de la réversibilité en temps d’épidémie

Article de revue

La séparation du monde

Extrait 2

Article de revue

Horreur virale, merveille du lointain

Article de revue

Y penser aussi, y penser quand même

Article de revue

Principes pour une littérature qui empeste

Article de revue

Le retour de Pan, ou panique et philosophie

Article de revue

Vendredi 13

Article de revue

Confins du confinement

Article de revue

Le grand confinement

Remarques sur le sens de la Terre : Nietzsche, Heidegger et Che Guevara

Article de revue

Retranché

Article de revue

Vivre confiné ou mourir, vivre confiné ou revivre

Annexes

Article de revue

La captation mentale

Article de revue

Zeev Sternhell, historien affecté par l’Histoire

Article de revue

La mort fou

Bernard Stiegler est la philosophie


Date de parution 06/09/2020

Mise en ligne 04/05/2021

ISBN 9782355262005

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