Dans la nature il n’existe pas deux organismes individuels parfaitement identiques du point de vue à la fois génétique et phénotypique : la variation est une caractéristique de tout groupe d’organismes vivants et sa présence est l’une des conditions pour qu’il puisse y avoir évolution par sélection naturelle dans le monde biologique (Lewontin 1970 ; Godfrey-Smith 2009). C’est pourquoi il s’agit d’un sujet central en biologie, en particulier en biologie évolutionnaire, à la fois du point de vue conceptuel et historique. Il est important de souligner que la variation est une notion qui s’applique non pas au niveau de chaque organisme individuel mais à l’échelle d’un groupe d’organismes (par exemple, une population) ou d’un ensemble de populations (une population étant définie comme un ensemble d’individus interféconds vivant dans un endroit donné) : la variation dite « individuelle » concerne « les différences des individus d’une population particulière » ; la variation dite « de groupe » « se rapporte aux différences constatées entre les populations » (Mayr 1974 [1970]).
En biologie contemporaine, le terme « variation » renvoie conventionnellement, aujourd’hui, au fait de la diversité des caractères présents au sein d’un groupe d’organismes vivants (par exemple, au sein d’une population ou d’un ensemble de populations). L’évolution, telle qu’elle est décrite par la théorie darwinienne, peut être représentée très schématiquement comme un processus en deux étapes : d’abord, la production d…