L’être humain recherche constamment des causes aux événements qu’il vit, aux renforcements qu’il reçoit et aux émotions qu’il ressent. McGuire (1960) considère que l’être humain a un besoin inhérent de causalité. La recherche de causes serait donc une activité fondamentalement et intrinsèquement humaine.
Le processus d’attribution, selon Moscovici (1972, p. 60), « consiste à émettre un jugement, à inférer “quelque chose”, une intuition, une qualité, un sentiment sur son état ou sur l’état d’un autre individu à partir d’un objet, d’une disposition spatiale, d’un geste, d’une humeur ». L’attribution causale revient donc à expliquer des événements quotidiens, c’est-à-dire ce que nous faisons, ce qui nous arrive, ce que les autres font et ce qui arrive aux autres.
Ce type d’explications trouve son origine dans la psychologie quotidienne ou psychologie de sens commun. Les théories de l’attribution que nous allons présenter (Heider, Jones et Davis ou Kelley) postulent toutes que nous recherchons à donner un sens au monde dans lequel nous vivons, que nous attribuons souvent les actions des gens à des causes environnementales ou personnologiques et que nous faisons cela de façon relativement logique.
Proposé par Lewin (1951) et développé par Ross et Nisbett (1991), le situationnisme renvoie à la croyance scientifique dans l’importance de la situation (cf. chapitre 1). Les individus ont en effet tendance à expliquer les comportements d’autrui en termes de personnalité et à négliger l’influence de la situation…