Une étude confirme que le fait de vouloir soutenir son prochain est associé à une moindre inflammation générale de l’organisme, d’où une meilleure santé.
1 On le sait depuis longtemps : le fait d’avoir des relations sociales positives améliore le bien-être mental et la santé physique, notamment en réduisant le stress et l’inflammation générale de l’organisme, impliqués dans le vieillissement et diverses pathologies, comme les cancers, l’obésité et les maladies cardiovasculaires ou cérébrales. Mais il manquait une preuve biologique à ce lien : c’est désormais chose faite par Tao Jiang et ses collègues, de l’université d’État de l’Ohio.
2 Pour ce faire, les chercheurs ont analysé les données d’une cohorte de plus de 1 000 adultes américains qui ont rempli des questionnaires d’évaluation de leur intégration sociale, de leur disponibilité à soutenir autrui et de leurs relations sociales, ainsi que de leur situation sociodémographique et de leur santé ; en outre, les participants fournissaient des échantillons de sang destinés à mesurer leur taux d’interleukine-6 (IL6), une molécule inflammatoire d’autant plus concentrée dans l’organisme que l’inflammation générale est élevée (et le risque de pathologies associées grand).
3 Résultat : toutes les relations sociales positives, comme le fait d’avoir plein d’amis, ne sont pas forcément liées à des concentrations sanguines plus faibles d’IL6, en comparaison avec les sujets ayant peu de liens interpersonnels… Ce n’est le cas que des personnes pensant être en mesure d’apporter de l’aide à autrui – ou qui le font vraiment ; donc si l’on est prêt à soutenir son partenaire, sa famille, ses amis, ou à faire du bénévolat, alors il semblerait que l’on ait un taux d’IL6 plus faible que celui des gens qui n’aident pas, ne veulent pas ou pensent ne pas pouvoir aider leur prochain… Et ce indépendamment de tout autre facteur – comme l’âge, les maladies et le niveau de vie, d’études et de revenus. Enfin presque : car, dans cette étude, l’association entre le soutien apporté à autrui et une faible concentration d’IL6 – et donc un meilleur bien-être physique et mental – est bien plus forte chez les femmes que chez les hommes. Selon les chercheurs, le fait de penser que l’on peut aider les autres ou les soutenir rendrait les relations sociales enrichissantes, du moins pour les femmes, ce qui réduirait le stress et donc l’inflammation.
Bibliographie
- T. Jiang et al., Perceived social support-giving moderates the association between social relationships and interleukin-6 levels in blood, Brain Behavior and Immunity, 2022.