Bien que décrits dès l’Antiquité par Hippocrate, les troubles anxieux (TA) ont été peu étudiés jusqu’à ces trente dernières années. Ce regain d’intérêt est très certainement lié à la mise en place de critères diagnostiques valides et à la découverte de traitements pharmacologiques efficaces. Les avancées en matière de critères diagnostiques, avec notamment la publication du DSM-III, ont en effet permis le développement d’études épidémiologiques montrant l’impact important des troubles anxieux non seulement en termes de prévalence, mais aussi de retentissement social, d’incapacité et de coûts économiques et sociaux. Les troubles anxieux constituent la forme la plus fréquente de trouble psychiatrique touchant près de 15 p. 100 de la population au cours de la vie [16]. Ils présentent, dans leur globalité, un faible taux de rémission et sont de nature chronique. En augmentation constante [2], ils sont associés à un niveau élevé de détresse et d’incapacité et aggravés par une forte comorbidité avec d’autres troubles psychiatriques et somatiques, notamment l’abus et la dépendance à l’alcool. L’impact économique est aussi important, en termes de consommation de soins et de productivité au travail [2]. Les personnes souffrant de troubles anxieux consultent peu, surtout s’ils présentent des symptômes d’intensité légère, et ces troubles restent mal reconnus, notamment en médecine générale. Il en résulte une prise en charge souvent mal adaptée voire absente.
Les troubles anxieux représentent la catégorie de troubles psychiatriques la plus répandue, devançant même les troubles dépressifs [31]…