La recherche zoologique au XVIIIe siècle s’effectue principalement au sein des cabinets d’étude sur des spécimens plus ou moins récemment décédés, aliénant les observations scientifiques aux aléas de la corruption des tissus. Elle repose sur la taxinomie qui s’établit sur des ressemblances essentiellement physiques, ignorant presque totalement le comportement animal, ainsi que le fonctionnement des organes internes. L’étude zoologique dépend donc de l’accès aux spécimens, mais la difficulté à pouvoir se procurer des espèces vivantes et, d’une certaine façon, le goût de la collection, semble avoir contribué à délaisser l’étude du comportement animal. Des petites ménageries au sein des cours européennes existent pourtant depuis la fin du XIVe siècle, toutefois cette présence animalière est considérée par l’aristocratie, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, comme un « élément de prestige, une forme de luxe indispensable à la vie nobiliaire, un symbole de sa condition particulière » et non comme des objets d’étude scientifique.
L’ouverture de la première ménagerie publique européenne à Paris en 1794 correspond cependant plus à une volonté politique que scientifique. Les animaux vivants ne sont alors pas considérés comme des sujets d’étude potentiels, puisqu’après le 10 août 1792, les « Jacobins locaux […] livrent aux écorcheurs des singes, des cerfs et des oiseaux », afin qu’ils soient naturalisés, puis exposés au cabinet d’histoire naturelle pour devenir « un objet d’instruction publique »…
Date de mise en ligne : 01/06/2022