La première chute de chondrite carbonée fut observée en mars 1806 dans les Cévennes près d’Alès, alors orthographié Alais. Quelques semaines après la chute, le chimiste Thénard observa que la météorite était riche en matière organique similaire à de la tourbe, produit de décomposition de végétaux. D’abord passée inaperçue, cette observation fut confirmée en 1834 par le célèbre chimiste suédois Berzelius (1779-1848). Un mois à peine après la chute de la chondrite carbonée Orgueil en mai 1864, le chimiste Marcelin Berthelot (1827-1907) publiait l’analyse de la nouvelle pierre et insistait sur l’ « analogie entre la substance charbonneuse des météorites et les matières charbonneuses d’origine organique, qui se rencontrent à la surface du globe ». Ces analyses pionnières fondaient, bien que le mot n’existât pas encore, le domaine de l’exobiologie. Domaine scientifique interdisciplinaire, l’exobiologie se penche sur des aspects très divers des conditions d’apparition de la vie sur Terre et sur d’autres planètes.
En 1962, Bartolemew Nagy (Université de Chicago) et ses collaborateurs publient dans la revue Nature des résultats stupéfiants : ils auraient observé au microscope des « éléments organisés » dans la météorite d’Orgueil. Bien que les auteurs de l’étude ne prononcent pas de mots tels que « vie extraterrestre », les journalistes s’emparent de la découverte et lui donnent un retentissement considérable. Ainsi lit-on en 1963 dans le célèbre magazine Planète : « La vie extraterrestre est un fait démontré », et encore « Oui la vie existe ailleurs …
Date de mise en ligne : 09/03/2010