Les médiations thérapeutiques comme le modelage, la musique, la peinture, le Photolangage, le théâtre, la vidéo ont connu un essor considérable ces dernières années, mais ces pratiques très variées manquent souvent d’articulations théoriques. Bien que cette clinique des médiations constitue un axe majeur de la psychothérapie institutionnelle, elle reste en effet peu théorisée et on a trop souvent tendance à se borner au constat empirique des progrès effectués par les patients engagés dans ces activités thérapeutiques à médiation, sans vraiment définir la dynamique des processus de transformation mis en jeu par ces modalités spécifiques de soin psychique.
De façon générale, les psychanalystes ne s’intéressent pas suffisamment à ce type de pratiques thérapeutiques, souvent groupales, qui s’avèrent la plupart du temps assurées par des infirmiers, par des éducateurs, ou encore par des intervenants extérieurs, praticiens spécialistes de telle ou telle médiation, voire « art-thérapeutes ». Les écrits dits d’art thérapie n’utilisent pas forcément le référentiel psychanalytique et renvoient à des champs théoriques très hétérogènes, parfois même à des pratiques fort discutables. Dans le contexte actuel d’une prolifération des thérapies à médiation, il paraît donc indispensable d’interroger les présupposés théoriques de ces pratiques pour pouvoir en dégager les fondements épistémologiques et, du même coup, spécifier les conditions requises pour la mise en place d’un cadre-disposif qui relève de la psychothérapie psychanalytique…