Le diagnostic à l’égard des entreprises françaises de médias varie peu avec le temps : manque de capitaux propres, taille insuffisante, pesanteur des corporatismes, manque de performances commerciales, notamment sur le marché publicitaire, faiblesse sinon absence de rentabilité. Fut un temps où le président de la défunte Fédération de la presse opposait dans son discours nos « épiceries de quartier » aux « hypermarchés de la communication internationale ». L’observation de la situation dans cette première moitié de la décennie 2010 montre que de grands acteurs sont omniprésents sur le marché français et que seul l’un d’eux, Lagardère, a son siège en France. Les entreprises de taille moyenne sont les plus nombreuses, particulièrement en presse magazine, certaines d’entre elles étant innovantes, entreprenantes à l’étranger et parfois très rentables. Pour autant, il ne faut pas se cacher que des zones d’ombre planent, marquées par la stagnation de certains, voire la tentation de quitter les médias traditionnels. La sous-capitalisation des entreprises et des groupes a souvent conduit à amplifier un problème national, celui du poids de groupes dont l’activité d’origine et principale est hors des médias, dépendant parfois de la commande publique (armement, service aux collectivités, BTP, etc.). La compréhension des médias français passe donc par la présentation de leurs principales entreprises, le secteur étant trop émietté pour permettre une quelconque exhaustivité à l’échelle de cet ouvrage…
Date de mise en ligne : 19/01/2014