Résumé
École de pensée fondée en réaction aux échecs historiques de l’extrême droite française, la Nouvelle droite a élaboré après 1968 une stratégie métapolitique à l’opposé de celle du FN, consistant à tenter, en vain, d’influencer le logiciel idéologique des droites de gouvernement. Son organisation principale, le GRECE, a rapidement rompu avec le Club de l’Horloge, autre association néodroitière, sur la question centrale du libéralisme économique. Tandis que l’association et son principal intellectuel, Alain de Benoist, se situaient de plus en plus au-delà du clivage droite-gauche, certains néodroitiers réunis derrière Bruno Mégret popularisaient le concept de « préférence nationale » et obtenaient des postes dirigeants au sein du parti. Toutefois leur discours ethnocentriste sur l’immigration différait des idées directrices d’Alain de Benoist : opposition à l’idéologie du Même et à l’omniprésence de la Forme-Capital. On peut ainsi parler d’une rupture pratique et théorique entre celui-ci et des « identitaires » demeurés dans la droite radicale. Même si certains thèmes néodroitiers recueillent un écho au sein du FN mariniste, la Nouvelle droite et plus encore son auteur-phare ont connu une trajectoire autonome par rapport à ce parti. Si son programme est fait en partie d’emprunts simplifiés à son corpus, les divergences restent insurmontables sur les questions de l’Europe, des institutions et des origines de la civilisation européenne.
Mots-clés
- Club de l’Horloge
- ethno-différentialisme
- Europe
- Front national
- GRECE
- identité
- Nouvelle droite
- préférence nationale
Mots-clés éditeurs : préférence nationale, GRECE, ethno-différentialisme, Europe, Front national, identité, Club de l’Horloge, Nouvelle droite
Date de mise en ligne : 05/11/2015
https://doi.org/10.3917/scpo.crepo.2015.01.0097