Les Cultural Studies d’origine anglo-saxonne sont les plus diverses et disséminées des études culturelles et, qui plus est, celles dont on discute et débat le plus. Profondément investigatrices, dans l’esprit et dans la lettre, elles sont souvent perçues comme agitatrices et provocatrices. Mais pourquoi donc leur accoler de telles dénominations, à tout le moins polémiques ? Une définition cironstanciée s’impose, suivie d’un recadrage historique et d’une présentation de leur statut institutionnel actuel.
Les Cultural Studies recouvrent une grande diversité de démarches scientifiques, qu’on peut saisir à l’aune d’une double définition :
• une définition par la positive : les Cultural Studies œuvrent à la rénovation des approches scientifiques traditionnelles dans le but d’éclairer les relations entre l’humain et le culturel et d’analyser les schèmes culturels de façon plus contextuelle et pragmatique ;
• une définition par la négative : les Cultural Studies ne sont ni une discipline ni une antidiscipline, qui tendrait à disqualifier toute approche disciplinaire, pas plus qu’elles ne représentent un cadre institutionnel ou un champ de recherches fédéré.
Elles ont trait à un projet scientifique, dont nous allons décrire les fondements, et recouvrent des pratiques intellectuelles qui s’inscrivent dans une dynamique interdisciplinaire.
Les Cultural Studies embrassent une constellation d’études qui mobilisent expressément la notion de culture.
Le mot « culture » admet de nombreuses acceptions possibles, dont nous retiendrons deux acceptions en particulier – celles qui d’une certaine façon polarisent les débats autour de…