Comme nous l’avons vu dans le chapitre 2, les émotions constituent des systèmes très efficaces. Il s’agit néanmoins de mécanismes très anciens. Si les émotions étaient probablement parfaitement ajustées à l’existence de nos ancêtres des cavernes, l’homme moderne doit, quant à lui, les réguler beaucoup plus souvent.
Tout d’abord, notre espérance de vie est trois fois plus longue que celle de nos prédécesseurs, ce qui fait autant d’épisodes émotionnels en plus. Ensuite, la société moderne offre bon nombre de situations génératrices d’émotions auxquelles nos ancêtres n’étaient pas confrontés. Par exemple, ces derniers n’avaient pas d’argent et ne connaissaient donc nullement les tentations y afférant. En outre, nul besoin pour eux de réguler l’enthousiasme lié à la vue d’un vêtement ou d’un cabriolet magnifiques mais impayables ! De la même manière, ils ne connaissaient pas les émotions très particulières que génèrent certains chauffards, ni non plus la colère mêlée d’impuissance que nous ressentons dans les embouteillages !
Bref, la vie quotidienne nous fournit notre lot d’émotions et certaines d’entre elles doivent être régulées. En effet, aussi fonctionnelles soient-elles, les émotions peuvent incontestablement nous amener à avoir des paroles ou à poser des actes regrettables (Gross, 2008). C’est le cas, par exemple, lorsque l’ennui nous conduit à procrastiner au lieu d’avancer ou lorsqu’un accès de colère à l’encontre d’un agent communal ne fait qu’aggraver notre situation…