À plusieurs reprises au cours de ce colloque ont été rapportés des récits de rêves couplés. Freud y voyait, en particulier, une figuration par la forme d'un lien de causalité ou de temporalité.
On peut aussi envisager cette succession comme suivant un mouvement régrédient, le passage par les figurations du premier rêve, relatives à des contenus encore proches du préconscient, permettant secondairement la mise en contact avec des contenus plus près du traumatique. Ou encore que les deux rêves seraient deux versions du même contenu inconscient, traduits selon deux « couches » historiques différentes.
D. Anzieu a décrit, de façon minutieuse, l'articulation et la condensation de ces « couches » à propos d'un rêve de Freud ; ainsi, l'articulation de différents niveaux de régression formelle est aussi une traduction de l'articulation de différentes époques historiques de la vie du patient.
Dans la logique du colloque actuel, où l'on envisage le récit de rêve comme un processus particulier à la séance, incluant le dit du rêve, les associations afférentes du patient et le cheminement de pensée de l'analyste dans le contexte associatif du moment de cure dont il s'agit, il me semble possible d'étendre sa méthode à une suite de rêves, et à leur contexte de cure.
M. Fain et C. David, dans leur rapport sur les « aspects fonctionnels de la vie onirique », signalent une autre articulation, dont on peut penser qu'elle précise la première. Il s'agit de l'articulation au sein du rêve qui exprime la partition entre les précurseurs des processus primaires et secondaires…