En novembre 1974, au septième congrès de l’École freudienne de Paris, Lacan prononce à Rome une conférence qui marque, juste avant le début du séminaire R.S.I., un tournant. On peut, sous réserve du développement qui va suivre, caractériser ainsi ce tournant : le questionnement du Nom-du-Père, dans sa parenté avec la réalité religieuse, et un questionnement corollaire sur les Noms-du-Père qui aboutira à mettre (ou remettre) au premier plan ce qu’il en est de la nomination, ou plutôt des nominations. Sans l’élucidation de ce tournant, il serait vain ou du moins très aléatoire de vouloir accéder à l’intelligence du séminaire sur Joyce.
« La troisième », à dire vrai, ne comporte rien directement sur le père, mais cette intervention trace des voies nouvelles quant au statut du symptôme, dont nous savons la place centrale qu’il occupera dans le séminaire suivant. D’une part, il est dit explicitement que le symptôme vient du réel. Toute idée d’éradiquer le symptôme, y compris la psychanalyse comme symptôme, revient donc à vouloir abolir le réel. Cela ne veut pas dire qu’il s’agit de nourrir le symptôme de sens. L’interprétation opère au contraire par le maniement de l’équivoque au niveau du signifiant. Le point crucial cependant est le suivant : dans la mise à plat du nœud borroméen, il suffit de rompre le tore du réel (pour en faire une corde qui ne se referme pas sur elle-même) au niveau de l’intersection entre le Réel et le Symbolique, c’est à dire dans cette zone où Lacan situe la jouissance phallique, pour saisir le surgissement de celle-ci comme symptôme…