Que ce soit au travers de la médiatique affaire Perruche, ou encore au
travers des questionnements éthiques liés à l’ITG, le clonage, les OGM, les
médicaments génériques, notre société contemporaine a fait du corps une
source d’enjeux majeurs. De plus, le corps est aussi massivement valorisé
dans sa dimension esthétique. La pratique de bodybuilding compte de nombreux adeptes, et la chirurgie esthétique et le traitement des surcharges pondérales sont des spécialités médicales pleines d’avenir. Cette valorisation de
l’apparence corporelle se retrouve jusque dans le droit français : aujourd’hui
les compagnies d’assurance se voient contraintes de réparer financièrement
non seulement les dommages corporels mais aussi le préjudice esthétique.
Son montant n’est pas des moindres puisqu’il peut s’étendre sur une fourchette allant de 500 à 65 000 francs, pour ce qui est de la moyenne, mais des
sommes de 450 000 ont déjà été exigées…
En mai 1976, l’OMS approuvait la publication de la Classification internationale des déficiences, incapacités et handicaps. Cette classification est
l’aboutissement du long travail de Philip Wood et de son équipe. Neuf catégories de déficiences y sont recensées, et notamment les déficiences esthétiques. Il s’agit précisément de la déficience esthétique du visage, de la déficience esthétique de la tête, du tronc, d’un ou plusieurs membres, des
anomalies des organes génitaux externes, des anomalies des orifices de l’appareil digestif et d’autres anomalies esthétiques non précisées… Cette déficience est donc singulièrement liée à un sens particulier : la vue…