Mon intérêt pour le groupe et l’institution est né de ma pratique clinique en institution il y a environ dix-sept ans. À cette époque, jeune psychologue, mon niveau analytique portait sur la dimension intrapsychique.
Mais la confrontation aux difficultés du terrain, les impasses thérapeutiques dans lesquelles je me suis retrouvée avec des adolescents souffrant d’obésité, traités durant une année au sein d’une institution et séparés de leurs parents, m’ont amenée à élargir mon champ analytique, thérapeutique et d’investigation en l’ouvrant aux groupes primaire et secondaire. Concrètement, je me suis formée à la thérapie familiale psychanalytique et j’ai mis en place, avec l’aide de l’équipe, différents groupes thérapeutiques au sein de l’institution, comme la poterie, le théâtre, l’écriture, la peinture, et un atelier à médiation corporelle pour une population féminine qui a fait l’objet de mon travail de thèse. Les conclusions de ce travail de thèse m’ont permis d’approfondir mes recherches sur le dispositif groupal et de mettre aussi en avant que le groupe secondaire vient convoquer les groupes internes (Kaës, 2005) des sujets, dans le sens où les enjeux psychiques qui s’y déploient réactivent des éléments de la dynamique familiale. Ces éléments renvoient notamment aux problématiques de séparation d’avec l’objet maternel, pour une majorité de ces adolescentes en lien avec une défaillance de la fonction tierce de par l’absence paternelle, fantasmatique ou réelle. Pour rappel, cette tiercéité de la fonction paternelle apporte une contenance nécessaire à la sécurisation psychique de l’enfant (Picard et coll…