L’écoute est un art bien complexe. Il y a quelques années, sont parues dans le Times une série de lettres sur le sujet des merles et de leur chant. En voici une datant du 14 juin 2000 : « Monsieur – les merles sont joyeux en mai et chantent en la majeur. En juillet, ils sont satisfaits et chantent en fa majeur. J’ai attendu soixante-huit ans pour dire cela, la “Sixième” et la “Septième” Symphonie de Beethoven confirment ma théorie. Sincèrement, D. F. Clarke. » L’auteur est à l’évidence quelqu’un qui sait bien écouter et qui semble aimer écouter !
Voici une attitude plutôt différente par rapport à l’écoute, il s’agit de celle de Fernando Pessoa (1981).
La dernière strophe dit :
On note son insistance à dire que ce dont il a besoin pour entendre est bien le silence (« pas de chant »). Les enfants autistes sont notoirement des personnes qui écoutent médiocrement (!) : en fait, on pense même souvent qu’ils sont sourds. La triade établie des symptômes pathognomoniques inclut, en plus des détériorations des capacités à avoir des liens sociaux et de l’utilisation de l’imagination, une « atteinte du développement du langage et de la communication ». Il est important d’identifier des symptômes ; cependant, une nosologie qui compte trop exclusivement sur la psychologie d’un seul individu (c’est-à-dire qui suit les attributs décrits du Moi de l’enfant) ne peut expliquer qu’une part seulement de l’histoire. Je pense qu’une psychologie descriptive plus complète de l’autisme est fournie par la psychologie « intersubjective » de deux (et éventuellement trois) personnes…