Dans le premier chapitre, nous avons fait le point des connaissances sur la délinquance des mineurs, de la fin des années 1950 au début des années 1970. Nous allons examiner à présent la période allant des années 1970 à nos jours, au vu des données statistiques disponibles et des informations indispensables à leur interprétation.
Les données statistiques nationales sont de deux types très différents.
1) Les données administratives, policières et judiciaires, sont hélas les seules disponibles sur la longue durée. L’analyse de ces statistiques s’impose bien entendu, en connaissant toutefois leurs limites liées à leur mode de production et au fait qu’elles dépendent directement de l’évolution juridique et des processus de renvoi vers la justice pénale. Publiées depuis le début des années 1970, les statistiques policières indiquent le nombre de mineurs « mis en cause » par la police et la gendarmerie à l’issue de leurs enquêtes. Mais elles ne constituent pas une mesure du nombre de faits réellement commis dans la société, ni même de tous ceux dont les forces de l’ordre ont eu connaissance. En effet, pour qu’une personne soit « mise en cause » et que l’on sache si elle est majeure ou mineure, encore faut-il que l’infraction constatée ait été élucidée, ce qui est loin d’être le cas dans beaucoup de situations. Par exemple, en 2007, un peu moins de 14 % des vols avec violence (sans arme à feu) ont été élucidés. La situation s’améliore beaucoup avec les « coups et blessures volontaires » et les « harcèlements et autres agressions sexuelles » élucidés respectivement dans 78 et 79 % des cas…
Date de mise en ligne : 01/10/2017.