Depuis longtemps, la Fédération européenne de psychanalyse s’efforce de répondre aux besoins de formation des analystes et futurs analystes d’Europe orientale, envers qui leurs collègues de l’Ouest se sentent investis d’une responsabilité particulière au sein de l’API. Les révolutions de 1989-1991 ont partout transformé l’intérêt très vif que la théorie psychanalytique suscitait à l’Est en une possibilité de pratique réelle. Ceux qui veulent exercer l’analyse là-bas ont besoin de livres, de formation théorique, mais surtout d’analyse personnelle. A ce point de vue, on peut distinguer trois cas de figure, selon le développement que la psychanalyse avait pu connaître avant l’établissement des dictatures, et la durée de celles-ci :
1/En Hongrie et en Tchécoslovaquie, la psychanalyse s’est transmise de façon continue depuis Freud et ses premiers élèves, et un système de formation a pu se reconstituer bien avant la chute des dictatures.
2/En Pologne et en Yougoslavie, la psychanalyse s’est transmise à travers des individus isolés, mais les circonstances n’ont jamais permis que se constitue un groupe de formation.
3/Dans les autres pays, il n’existe personne qui ait eu une expérience personnelle de l’analyse avec un analyste déjà formé, soit que la tradition analytique ait été totalement interrompue (Russie), soit qu’elle n’ait jamais existé (Roumanie, Bulgarie, Lithuanie).
Nous empruntons ce titre, et celui des paragraphes suivants, à la communication que Mme Livia Nemes a faite à l’occasion du X…