Dans tous les pays d’Europe, on peut actuellement se proclamer « psychanalyste » sans avoir lu une ligne de Freud et sans avoir fait soi-même une analyse. Il est d’autant plus tentant de s’autoriser à exercer ainsi la psychanalyse que la formation organisée par les instituts des sociétés psychanalytiques affiliées à la Fédération Européenne de Psychanalyse est longue et coûteuse.
La rigueur du cursus de formation est en effet la meilleure garantie que les sociétés de psychanalyse puissent offrir au public contre le risque de malhonnêteté, ou de maladie mentale de l’analyste. Le candidat a derrière lui des études supérieures et des années de pratique professionnelle au moment où il commence une analyse de formation. Il ne participe à des séminaires théoriques qu’après plusieurs années d’analyse personnelle, et après une évaluation attentive de cette dernière. Il entre progressivement dans la pratique par une, puis deux cures supervisées par un analyste expérimenté. La validation de tout ce cursus n’est obtenue qu’au bout de nombreuses années, et elle ne confère pas automatiquement le titre de membre à part entière de la société. Pour être « associé » à la société, il faut faire la preuve d’une activité analytique importante et d’une capacité d’écriture et de réflexion.
Historiquement il a existé d’abord un « institut » de psychanalyse à Berlin en 1911, alors qu’à Budapest on a créé un « Comité spécial ».
Max Eitingon proposait la constitution de « comités locaux » chargés de « l’évaluation des chances du candidat et de la désignation d’analystes instructeurs et d’analystes superviseurs » (didacticiens et contrôleurs)…