Il suffit de compter le nombre de psychanalystes par millions d’habitants pour se rendre compte de la diversité des situations dans chaque pays d’Europe. Cette inégalité est autant due au passé politique qu’à l’histoire interne du mouvement psychanalytique.
Ce nombre varie de 67 pour la Suisse à 2,5 pour la Grèce. Au sein de la Communauté, les densités sont plus homogènes, mais les différences restent importantes. S’il y a à peu près autant d’analystes en France (17 pour un million) qu’en Hollande (16), en Allemagne (15), en Italie et au Portugal (12), on passe à 8 analystes par million d’habitants en Angleterre et au Danemark, 7 en Espagne et 2,5 en Grèce. Ces chiffres n’indiquent qu’un ordre de grandeur, car ils additionnent aux membres de chaque société, d’une part les analystes qui ont terminé leur formation et ne sont pas encore membres de la société, et d’autre part les candidats, qui pratiquent l’analyse sous supervision, et n’ont donc que deux ou trois patients. De plus ils ne prennent pas en compte la différence qui existe entre les pays très centralisés, comme l’Angleterre et la France, où tous les analystes sont concentrés dans quelques grandes villes, et les pays décentralisés comme l’Allemagne et l’Italie, où les centres psychanalytiques sont répartis dans tout le pays. Enfin ils négligent les analystes n’appartenant pas à l’Association Psychanalytique Internationale, fort nombreux dans certains pays, comme on le verra.
Partout, le développement de la psychanalyse a été contemporain du rétablissement de la démocratie…