Pour la Chine, plus que pour toute autre nation peut-être, la relation avec les États-Unis est primordiale. Première puissance économique, politique et militaire du monde, unique superpuissance au lendemain de la guerre froide, ils constituent pour le PC chinois à la fois un modèle et un rival évidents. L’essor sans précédent de l’économie chinoise, sa montée en influence, non seulement régionale mais globale, et l’ambition de l’ancien empire du Milieu de retrouver sa place parmi les Grands, c’est-à-dire une place d’excellence, et, désormais, la première place, sont autant de facteurs bien connus qui conditionnent fortement, non seulement la relation sino-américaine, mais, plus largement, comme on l’a vu, l’ensemble de la politique étrangère et de sécurité de Pékin. De telle sorte qu’on peut se demander si le mélange de confrontation et d’accommodements qui caractérisait encore cette relation au début du règne de Xi Jinping n’a pas cédé la place à une nouvelle guerre froide entre les deux grandes puissances.
Déjà à la fin des années 1990, les relations sino-américaines étaient marquées par une « dose » plus forte de confrontation que de coopération. Certes, l’administration Clinton laissait la Chine accéder à l’OMC, mais les tensions autour de Taïwan, du Kosovo, de la modernisation de l’APL et de l’espionnage chinois aux États-Unis restaient vives, alimentant dans ce dernier pays le syndrome de la menace chinoise.
Paradoxalement, l’arrivée au pouvoir de George W. Bush favorisa dans l’ensemble – et contre toute attente – une amélioratio…
Date de mise en ligne : 22/04/2022