Le soin et la relation d’aide sont d’intenses moments d’émotion. À la fois pour le soignant et pour le patient.
Pour les professionnels de santé, apprendre à accueillir les émotions, les reconnaître et y être présent permet de développer une éthique dans le soin, car cette approche favorise la juste réactivité dans un moment crucial de la relation.
Pour les personnes vivant avec une maladie chronique, l’intensité des émotions ressenties impacte considérablement sur leur qualité de vie et leur capacité à prendre soin d’elles-mêmes. Les émotions négatives prenant souvent l’expression de l’anxiété et de la dépression.
La méditation de pleine conscience facilite l’adaptation émotionnelle par l’entraînement à l’accueil des émotions sans jugement et avec une moindre réactivité.Cette forme de désengagement après stimulation affective favorise la mise en place d’une réponse différente de la réaction habituelle (Desbordes, 2014) moins liée à la perception affective des événements. Le pic de réactivité et la durée de la réaction émotionnelle sont diminués par l’entraînement attentionnel de la pratique méditative. L’attention soutenue à l’expérience de l’instant semble empêcher le déploiement de l’attention vers d’autres objectifs autoréférentiels. Au contraire, le maintien d’une attention au stimulus affectif pourrait favoriser la mise en jeu de processus d’élaboration favorisant les ruminations et la détresse émotionnelle.
La curiosité, l’ouverture et l’absence de jugement dans l’approche méditative des expériences et l’indépendance de l’observation de son caractère agréable, désagréable ou neutre, diminuent les comportements d’évitements et facilitent encore le découplage entre le stimulus et la réponse (Hölzel, 2011)…