De 1566 à 1570, les événements se précipitent. Sans doute est-ce la suite logique de la période relativement calme que clôt brusquement et mal le coup de théâtre de Malte, à l’automne 1565.
Toutefois l’incertitude subsiste… La Méditerranée va-t-elle attirer, fixer chez elle, sous forme de projets et d’entreprises vigoureuses, les forces accrues de l’Empire hispanique, ou bien celles-ci se porteront-elles vers les Pays-Bas, autre pôle de la puissance de Philippe II ? Ces hésitations ont leur part de responsabilité dans une météorologie politique longtemps incertaine. Finalement, qui en décidera ? Les hommes ou les circonstances, celles-ci parfois absurdement ajoutées les unes aux autres ? L’Occident, ou l’Orient turc, toujours « pendu en l’air » et prêt à fondre sur la Chrétienté ?
Le 7 janvier 1566, un vote inattendu portait sur le trône pontifical le cardinal Ghislieri, connu de ses contemporains sous le nom de cardinal d’Alexandrie. Par reconnaissance à l’égard de Charles Borromée et de son parti qui avaient assuré son élection, il prenait le nom de Pie V, honorant un prédécesseur qui, cependant, ne l’avait pas particulièrement aimé. Pie IV, Pie V : le contraste est vif entre les deux hommes. D’une riche et puissante famille milanaise, le premier est un politique, un juriste, encore un homme de la Renaissance, Pie V, enfant, a gardé les troupeaux. C’est un de ces innombrables fils de pauvres en qui l’Église a souvent trouvé, au siècle de la Contre-Réforme, ses serviteurs les plus passionnés…
Date de mise en ligne : 01/03/2022