Dans le Dictionnaire philosophique, Voltaire recense un grand
nombre de significations du mot faveur qui vont de celle
accordée par la bienveillance du prince à celles accordées par la
complaisance d’une dame. Il précise que « faveur, du mot latin
favor, suppose plutôt un bienfait qu’une récompense » et qu’ainsi
« toute faveur porte l’idée de quelque chose de gratuit ». En
latin, le mot favor exprime un sentiment (bienveillance, intérêt,
affection), une action (la protection), un signe (acclamations,
applaudissements) et, dans sa forme verbale, il signifie favoriser,
aider, applaudir, approuver, s’intéresser à, mais aussi convenir ou
être bien disposé. Il s’agit donc de la manifestation d’une disposition positive envers quelqu’un ou quelque chose.
On trouve une réflexion sur les rapports entre la faveur et le
droit dans l’ouvrage inachevé de saint Augustin intitulé Contre la
seconde réponse de Julien et critiquant la doctrine pélagienne du salut
selon laquelle tout chrétien peut atteindre à la sainteté par ses propres forces et son libre arbitre. Julien d’Éclane évoque le refus des
Juifs de reconnaître les Gentils comme leurs égaux, ces derniers
n’étant pas du peuple élu, et il cite l’apôtre Paul, pour qui la
sagesse divine a ennobli les Juifs par la connaissance de la loi et les
Gentils par la parole du Christ. Julien affirme : « Le créateur
unique de l’un et de l’autre peuple doit juger les premiers par la
loi et les seconds d’après la loi ; n’étant pas le Dieu des Juifs seulement, mais encore des Gentils, e…