En février 2016, l’Assemblée nationale a fait une proposition de loi pour inscrire le burn-out dans les maladies professionnelles. Celle-ci a été rejetée par le Sénat l’été dernier. En septembre 2015, je reçois le message d’une collègue directrice d’établissement proposant de contribuer à un sujet du magazine Direction(s) sur l’épuisement professionnel.
Le burn-out (ou littéralement « brûlure interne ») est un ensemble de « réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique ». Il a d’abord été observé dans les années 1970 chez les travailleurs sociaux (Ginsberg, 1974 : 3). Aujourd’hui, les dirigeants des structures médico-sociales sont également « touchés ». Freudenberger décrit ainsi le burn-out : « Les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte » (1987 : 3).
Je fais partie de ceux qui ont vécu un burn-out. Comme le Sénat qui a rejeté la proposition de loi, j’ai moi-même longtemps refusé mon épuisement, croyant que cela n’arrivait qu’aux autres et que j’étais trop forte pour me retrouver dans un état de fatigue intense. J’ai aussi rencontré des anciens collègues de promotion ou bien des directeurs en pleurs pendant des formations car « (ils) en avaient ras le bol de leur établissement et n’en pouvaient plus de l’ambiance qui y régnai…