Situé entre l’Union européenne (UE) à l’ouest et la Russie à l’est, l’Ukraine est souvent qualifiée d’État tampon ce qui implique qu’elle aurait vocation à ne rejoindre aucune alliance militaire ou organisation d’intégration économique afin d’éviter les conflits entre les puissances voisines. Cette idée est notamment diffusée par un certain nombre de responsables politiques et d’experts occidentaux. Dans les faits, elle conforte un statu quo fondé sur l’absence d’accord entre ces mêmes puissances quant à l’avenir géopolitique de l’Ukraine. En 2013-2014, le projet de signature d’un accord d’association avec l’UE puis l’intervention russe en Crimée et dans le Donbass rebattent les cartes : ces événements prouvent, selon certains, que le statut d’État tampon n’est pas tenable pour l’Ukraine alors que pour d’autres, ils révèlent, au contraire, toute son acuité.
Après son indépendance en 1991, l’Ukraine entame un rapprochement avec la Communauté économique européenne au nom d’un « retour à l’Europe » proclamé notamment par le premier président d’Ukraine, Léonid Kravtchouk. En 1994, un accord de partenariat et de coopération est signé entre Kiev et Bruxelles pour aider le pays à consolider son régime démocratique et à développer son économie. La même année, l’Ukraine adhère au « Partenariat pour la paix », un programme de coopération de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à destination des pays non membres. Et, sous la pression occidentale, elle accepte, en échange de garanties sur son intégrité territoriale, de se séparer de son arsenal nucléaire qui est rétrocédé à la Russie (mémorandum de Budapest)…
Date de mise en ligne : 18/11/2021