Les études docimologiques se sont développées dans l’entre-deux guerre (Merle, 1998). Elles se sont poursuivies jusque dans les années 1960 et 1970. Deux ouvrages sont emblématiques de ce courant de recherches : Examens et docimologie de Piéron (1963) et Évaluation continue et examens. Précis de docimologie de de Landsheere (1972). Dans cet ouvrage réédité à six reprises (c’est-à-dire jusqu’en 1980), de Landsheere définit la docimologie comme la « science qui a pour objet l’étude systématique des examens, en particulier des systèmes de notation, et du comportement des examinateurs et des examinés » (1980, p. 13). Cette définition souligne le rôle central occupé dans cette discipline par les examens avec leur corollaire les systèmes de notation. Elle mentionne aussi « le comportement des examinateurs et des examinés ». Cependant, la lecture de l’ouvrage indique que cette dimension n’est pas réellement investiguée.
Le projet qui anime de Landsheere, mais aussi Piéron (1963) et Bonboir (1972) notamment est noble. Il s’agit de réduire, autant que faire se peut, les biais multiples qui introduisent l’inégalité dans les notations scolaires des enseignants. L’approche est normative ou prescriptive dans l’esprit pédagogique de l’époque. Celle-ci se fonde sur un idéal de mesure juste des niveaux et performances scolaires des élèves. En fait, il semble que, pour ces pionniers, il va de soi d’assimiler évaluation et mesure. Cette question n’est pas discutée dans les premières éditions du Précis de docimologi…