En Afrique, les Technologies de l’information et de la communication
(TIC), en particulier la téléphonie mobile et internet, ont connu une croissance considérable au cours de ces quinze dernières années. Parce qu’elles
portent en elles les ferments de l’innovation, les TIC ont ouvert de
nouvelles perspectives pour le développement. Des usages l’attestent qui
montrent des opportunités dans des domaines aussi variés que la prévention sanitaire, l’agriculture, la pêche, le commerce équitable et l’éducation
(avec les MOOC ou CLOM). Dans ce contexte, la nécessité d’informatiser la société africaine est un leitmotiv. Comme le rappelle Dahmani
(2005), les TIC ont suscité de nombreuses réflexions autour de projets les
présentant comme un moyen de brûler les étapes du développement. C’est
le fameux argument du « saut technologique », conforté par le fait que
certaines technologies comme la téléphonie mobile ne requièrent pas d’investissements massifs pour être disponibles et peuvent être implantées
dans n’importe quel pays.
L’espoir suscité par les TIC est tel qu’elles ont été érigées en objectif
du millénaire. Il s’agit de faire en sorte « que les avantages des technologies de l’information et de la communication soient accordés à tous »
(Déclaration du Millénaire, 2000). Par ailleurs, les technologies sont
censées rendre l’administration publique plus efficace et l’éducation de
meilleure qualité. Dans une publication, l’UIT (Union internationale des
télécommunications) estime même que « le rôle des TIC dans la lutte
contre la pauvreté, la croissance économique, la productivité et l’efficacité
des services publics n’est plus à démontrer » (UIT, 2008)…