L’espace Monde, produit par l’humanité dans l’ensemble de ses interactions et interconnexions, est formé des éléments qui qualifient tout espace géographique. Il articule pavages et réseaux, est animé par des centres hiérarchisés. Les échanges s’établissent grâce à l’existence de différenciations spatiales. Comme dans tout espace géographique, la nature et les données naturelles interviennent, relativisées par rapport aux sociétés à un moment de leur histoire. « Mémoires des temps de la nature » et « mémoires du temps des hommes » fournissent les informations auxquelles s’alimente le système Monde dans son fonctionnement. Comme dans tout espace géographique, les phénomènes de localisation ne peuvent être oubliés car les lieux du Monde ont une place, une histoire, des rôles changeants. « Rome n’est plus dans Rome », et Moscou n’est plus dans Moscou, mais Rome reste là et Moscou aussi !
L’espace Monde possède une particularité non parce qu’il est unique (chaque espace l’est), mais parce que seul dans sa catégorie il constitue l’environnement de tous les autres espaces. Mondial et planétaire, il est « fini », « le temps du monde fini commence » écrivait Paul Valéry.
Un premier pavage est constitué par les quelque deux cents États territoriaux (184 admis aux Nations unies en août 1993). Des plus petits qui couvrent quelques km2, parfois moins (le Vatican) aux plus grands (la Fédération de Russie, avec 17 millions de km2) ; des moins peuplés, de quelques milliers d’habitants, au milliard deux cent millions de ressortissants de la République populaire de Chine…
Date de mise en ligne : 30/10/2018