L’enquête par questionnaire apparaît aux yeux de certains comme le standard, voire l’idéal d’une enquête scientifique en sciences sociales, du fait du caractère statistique de son exploitation. Inversement, ce traitement statistique effraie parfois étudiants et chercheurs peu familiers avec les méthodes quantitatives, qui renoncent à envisager ce mode de recueil d’informations. Ces postures sont l’une comme l’autre préjudiciables. Il serait dommage en effet d’écarter a priori un pan entier des outils auxquels la sociologie peut recourir... mais il convient de garder à l’esprit que les statistiques ne garantissent aucunement la qualité d’une recherche – en particulier si les données utilisées ont été mal recueillies et mal construites.
L’intérêt principal de l’enquête par questionnaire est de rassembler une grande quantité d’informations, aussi bien factuelles que subjectives, auprès d’un nombre important d’individus – la représentativité de cet échantillon autorisant d’inférer à l’ensemble de la population d’étude (voir le chapitre de Jean-Marie Firdion et de Marion Selz) les résultats obtenus auprès des enquêtés. L’objectif de telles enquêtes peut être de mesurer la fréquence de caractéristiques (situations, comportements, opinions ou attitudes…) dans une population donnée mais, en sciences humaines et sociales, elles visent surtout à analyser les relations entre ces caractéristiques. Il s’agira, par exemple, d’interroger des personnes sur leur état de santé et sur leur situation sociale, afin de décrire les inégalités sociales de santé et d’analyser les liens qui existent entre santé et milieu social ; ou encore de recueillir le…