1Pour entrer dans le questionnement cosmopolitique, il faut s?ouvrir à
l' « effroi » qui nous saisit lorsque nos modes de penser et d?agir habituels
sont remis en question. Citons deux exemples parmi beaucoup d?autres.
Les changements climatiques lancent au monde un des défis écologiques les plus graves qu?il n?ait jamais eu à relever. Les activités humaines
augmentent de façon considérable les concentrations atmosphériques de
certains gaz à effet de serre, principalement le CO2, qui tendent à réchauffer
la surface de la terre. Les impacts possibles de ces changements climatiques
sont particulièrement inquiétants : systèmes naturels menacés (glaciers,
récifs coralliens, atolls, mangroves, forêts boréales et tropicales, prairies
humides?) ; systèmes humains perturbés (agriculture, foresterie, pêche,
assurances, santé?) ; augmentation en fréquence de phénomènes extrêmes
(inondations, vagues de chaleur, avalanches, tempêtes de vent?). Chose
étonnante : nous sommes parfaitement informés du phénomène et de ses
causes ; pourtant nous sommes incapables d?agir.
De même, le terrorisme apparaît comme la manifestation paroxystique du retour des religions et des passions dans le champ politique d?où
la République, et plus généralement le libéralisme politique, les avait
expulsées pour pacifier la société. Là encore, nous sommes relativement
passifs par manque de réflexivité car nous avons du mal à analyser ce
retour des externalités de notre modernité politique pour faire face aux
conséquences qu…