L’année 2023 a été marquée par une nouvelle réforme des retraites.
En pratique, le gouvernement Borne disposait de trois leviers pour
restaurer l’équilibre financier : 1) le taux de cotisation pour accroître les recettes ; 2) le montant des pensions pour maîtriser les
dépenses ; 3) l’âge moyen de liquidation pour agir sur les deux.
À la suite à l’engagement électoral du président Macron, le
choix gouvernemental a été de recourir à une augmentation
progressive de l’âge de la retraite. Non sans difficultés politiques, la loi a été promulguée le 14 avril 2023. Outre des
mesures connexes, elle prévoit désormais : 1) un relèvement
programmé et progressif de l’âge d’ouverture des droits à la
retraite (AOD), ce dernier passant de 62 ans pour les générations nées avant 1961 à 64 ans pour les générations nées après
1968 ; 2) une accélération de la loi Touraine de 2014, l’objectif
de 43 années cotisées devant désormais s’appliquer dès la génération 1965 alors que, initialement, seule les générations nées
après 1973 étaient concernées.Plusieurs questions se posent quant au bien-fondé de ces mesures [Legros et Touzé, 2022 ; Touzé, 2023] : la réforme était-elle
urgente ? L’âge est-il le seul paramètre d’ajustement acceptable ?
Quels sont les principaux points de vigilance ? À quoi pourraient
servir les recettes socio-fiscales supplémentaires consécutives à
l’accroissement de la population active ?
Le rapport du COR [2022] estime que le déficit du système de
retraites devrait progressivement gonfler pour atteindre un niveau
compris entre 0,7 % et 0,8 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici
une dizaine d’années, soit un sous-financement des dépenses de
pension de l’ordre de 6 %…
Date de mise en ligne : 25/09/2023