Hier soir, on s’est offert une belle frayeur. Une participante de l’atelier m’appelle et me dit : « Vite, allume la télé sur Canal 5 ! Ils sont en train de passer le film de Consuelo ! » J’obéis et je vois un type dans une baignoire pleine de mousse – c’était un film d’Hitchcock, figurez-vous ! Un samedi à 19 h 30. J’ai failli tomber de ma chaise. Je me suis dit : « Qu’est-ce qui lui a pris, à Consuelo ? Comment a-t-elle osé écrire une histoire aussi proche de celle-là ? » Mais non, fausse alerte : à mesure que je regardais, j’ai compris que l’intrigue n’avait rien à voir. D’habitude, quand on allume le poste pour regarder un film, on espère qu’il sera bon mais là, j’ai prié pour qu’il soit mauvais, le pire qu’on puisse imaginer. Jusqu’à ce que je me rende compte que l’histoire était tout autre, qu’il s’agissait d’un prisonnier en fuite, pas d’un cambrioleur, et qu’il terrorisait l’héroïne jusqu’à ce qu’elle lui obéisse de peur de se faire tuer, et quand enfin il se décide à s’en aller, la police l’attend dehors, d’où confrontation avec les flics et… bref, quel soulagement ! Rien à voir. Mais tout de même, on a pris certaines mesures : on a supprimé la scène de la salle de bains ça m’a fait mal parce que je trouve ça amusant, le type qui prend son bain… On aurait pu la garder, mais non. Ce que ça montre, c’est qu’à un degré ou à un autre, presque toutes les histoires se ressemblent.
La réalité m’a joué un sale tour, un peu du même genre, à l’époque où j’écrivais L’Automne du patriarch…
Date de mise en ligne : 24/07/2024