GABRIEL GARCÍA MÁRQUEZ, dit GABO. — Je vais vous raconter comment tout a commencé. Un jour, quelqu’un de la télévision m’a appelé pour me commander treize histoires d’amour qui se dérouleraient en Amérique latine. Comme j’animais alors un atelier de scénarisation au Mexique, j’ai dit aux participants : « Allez, il nous faut treize histoires d’amour d’une demi-heure chacune. » Le lendemain, ils m’ont apporté quatorze idées. C’était surprenant, parce qu’on avait essayé, juste avant, d’écrire des scénarios d’une heure et… rien n’avait fonctionné. J’en ai conclu que le format de trente minutes était quasi idéal : c’est comme un coup de foudre, soit ça marche, soit ça foire. On a donc commencé par une série de treize histoires d’amour, pour continuer ensuite avec le même calibre, mais sur d’autres thèmes – comédie, suspense, horreur… Et toujours avec le même esprit de groupe : chacun – ou chacune, parce que l’immense majorité des participants à ces ateliers sont des femmes – apporte son idée, tout en sachant que celle-ci se développera grâce à l’apport de tous. Au final, il n’y a qu’un auteur pour un scénario, celui ou celle qui a lancé le processus, voire quelqu’un d’autre, car le fil narratif d’une histoire peut s’élaborer collectivement, mais sa mise en forme définitive n’appartient qu’à un seul individu.
Quand nous avons proposé cette série de treize épisodes à plusieurs chaînes, nous avons rapidement abouti à un constat très simple : toutes payent très mal. Le papier est peu coté, à la télé…
Date de mise en ligne : 24/07/2024