Pourquoi parler de Lévi-Strauss avec la théorie de la psychanalyse,
pour finir tout particulièrement par celle de Lacan ? On ne va pas ici
faire s’évaporer ce qui pourrait opposer leurs points de vue, d’autant
qu’il est possible de montrer que des convergences se font jour autour
de la poétique et du langage, mais tenter de faire sinon se conjoindre,
ce qui serait une très vaine tâche, du moins de mettre en tension les
« points de catastrophes » des deux théories, dès qu’il s’agit pour elles
de toucher à la notion d’antinomie. Le lecteur fait la rencontre précise
d’une telle notion qui, incluse dans tous les développements traitant de
rapport logique et de négation, leur est nécessaire.
Sur le minimalisme de la méthode, Lacan et de même Lévi-Strauss
semblent, pour situer les usages possibles de la notion d’inconscient,
considérer le fonctionnement d’un système auquel on suppose des propriétés à la fois les moins nombreuses et les plus contraignantes, de
sorte que par une écriture minimale, le théoricien puisse faire émerger
l’universel d’un matériel structuré. On en déduira qu’il n’est de propriétés locales qu’induites par le système, ce qui revient à tenir toute
propriété pour seul effet de la structure.
Pour autant, du moment qu’il s’agit de dire qui est qui et d’affirmer
ce qui opposerait le structuralisme de Lacan à celui de Lévi-Strauss, les
assertions fusent dans notre milieu psychanalytique. Passons sur la
banalité qui, pour distinguer les champs, assigne à la psychanalyse une
tâche soignante, ce dont, bien évidemment, ne s’est jamais souciée
l’anthropologie…