Combien de fois avons-nous participé à une innovation pédagogique qui, malgré l’enthousiasme qu’elle avait alors suscité, est devenue une mode passagère ou seulement une « manière nouvelle de faire la même chose » ? Face aux changements qui ne portent pas les fruits escomptés, l’idéalisme – ou l’inconscience – de nos premières années de vie professionnelle fait place à l’humilité de l’enseignant expérimenté. Force est de constater que nos audaces pédagogiques ne font pas « la » différence à chaque fois ! Pour l’étudiant, les événements qui surviennent naturellement au cours de sa vie, en dehors de l’école, se chargent de provoquer les apprentissages les plus significatifs.
Le renouvellement de nos pratiques éducatives peut tout de même tirer une leçon de ce bilan mitigé : l’étudiant apprend des choses significatives d’abord et avant tout à partir de son expérience. Dans le prolongement des théories sur l’apprentissage expérientiel, le terme « expérience » réfère à toute situation d’interaction concrète entre l’individu et son environnement. Le nouveau Petit Robert le définit comme un événement vécu par une personne, susceptible de lui apporter un enseignement. Cet événement peut prendre des formes variées, par exemple un cours universitaire, un voyage ou le décès d’un proche.
Or, une des sources majeures d’inspiration pédagogique dans l’enseignement supérieur est la réflexion et le développement des dispositifs et des pratiques d’accompagnement autour de l’apprentissage expérientiel…