Économiste et historien canadien, H. A. Innis est en effet connu, hors des sphères de la recherche en éducation et en communication, pour sa contribution à la théorie du rôle structurant de l’exploitation et de l’exportation des matières premières sur l’économie des colonies (staples theory). Mais il l’est aussi pour son rôle de pionnier dans le développement des études en communication au Canada et pour les fonctions de doyen qu’il exerce à l’Université de Toronto.
Après ses études de premier cycle, il s’enrôle dans l’artillerie et prend part à la Première Guerre mondiale ; il y est sévèrement blessé à la hanche en juillet 1917 ; sa convalescence dure sept longues années et il reste à jamais marqué par l’horreur de la guerre des tranchées. Après avoir obtenu un Master of Arts à la McMaster University, institution baptiste de Toronto, il poursuit ses études doctorales à la University of Chicago, où se fait encore sentir l’influence des travaux de G. H. Mead, R. E. Park et T. Veblen. Il y soutient en 1920 une thèse sur l’histoire de la compagnie de chemins de fer Canadian Pacific Railway, dans laquelle il démontre, chiffres à l’appui, l’importance de ce réseau sur l’organisation de la vie économique et politique du pays.
Professeur et chercheur au département d’économie politique de la University of Toronto, il mène une série d’études historiques dont rendront compte plusieurs de ses ouvrages sur le rôle clé de l’exploitation des matières premières dans la structuration de l’économie canadienne, depuis la traite des fourrures jusqu’à la culture des céréales en passant par les pêcheries, l’exploitation forestière et l’exploitation minière…