La prosopographie ou biographie collective est une méthode qui s’est beaucoup développée depuis une quarantaine d’années en histoire moderne et contemporaine après avoir été inventée et pratiquée surtout en histoire ancienne et médiévale. Son principe est simple : définir une population à partir d’un ou plusieurs critères et établir à son propos un questionnaire biographique dont les diverses variables ou critères serviront à la décrire dans sa dynamique sociale, privée, publique voire culturelle, idéologique ou politique selon la population et le questionnaire retenus. Lawrence Stone le résume d’une phrase : « la prosopographie est la recherche des caractéristiques communes d’un groupe d’acteurs en histoire au moyen d’une étude collective de leurs vies ». Une fois la documentation assemblée, et c’est la partie la plus longue du travail, l’exploitation des données peut recourir à de multiples techniques, quantitatives ou qualitatives, comptages manuels ou informatisés, tableaux statistiques ou analyses factorielles, selon la richesse ou la sophistication du questionnaire et des sources.
Pour comprendre le succès de cette méthode et son extension aux différentes branches de l’histoire, quelques rappels historiographiques s’imposent. Pour en mesurer les apports et les limites, il faut analyser quelques exemples de travaux qu’on prendra surtout dans les périodes récentes où d’autres méthodes d’histoire sociale peuvent être utilisées concurremment, ce qui permet d’évaluer les avantages et les inconvénients des unes et des autres…
Date de mise en ligne : 11/05/2022