Au lendemain du congrès de Vienne, Metternich entreprit donc de restaurer l’ordre ancien en l’actualisant, à la fois dans l’empire d’Autriche et dans la Confédération germanique. Le « système de Metternich » en vigueur à l’époque du Vormärz (1815-1848), se caractérisait par une solidarité étroite entre les princes de la Confédération observée pour briser tous les élans révolutionnaires, et par le maintien à l’intérieur de chaque Etat d’un pouvoir exécutif fort capable de résister aux deux mouvements d’opposition à l’ordre établi : le mouvement libéral et le mouvement national unitaire.
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Malgré la déception apportée par les conclusions de Vienne, les libéraux et les patriotes favorables à l’unité allemande – il s’agissait souvent des mêmes personnes – agirent dans deux buts : entretenir l’idéal unitaire et tenter d’obtenir des souverains davantage de liberté. Leur action se trouva cependant gênée par l’indifférence des masses rurales et par le poids de l’idéologie contre-révolutionnaire alors dominante. L’un des théoriciens les plus en vue de cette pensée fut le Suisse Ludwig von Haller qui, dans son livre Restauration de la science politique publié en 1816, se montre un adversaire résolu de l’idée de souveraineté populaire et insiste sur le rôle prééminent du prince, maître et responsable de l’Etat et de ses sujets. Dans leur ensemble, les Eglises partageaient ce point de vue.
Les pouvoirs en place rejoignaient plus ou moins cette idéologie, même s’ils avaient accepté l’article 13 d…
Date de mise en ligne : 09/03/2021