Les débuts de la médecine, on l'a vu, ont été marqués par les incertitudes attachées au passage classique des stades magique et religieux à l'étape rationnelle, dans l'histoire de l'humanité. Ces incertitudes se révèlent plus grandes encore dès que l'on aborde la Grèce antique où l'on ne constate aucune rupture entre magie populaire, pratiques de nature religieuse et techniques médicales, malgré l'influence d'Hippocrate qui débarrasse, en partie, la médecine de ses influences philosophiques et magiques.
Les Grecs anciens comptent de nombreux dieux et demi-dieux guérisseurs dans leur panthéon, les mêmes divinités pouvant d'ailleurs provoquer des maladies par courroux, par vengeance ou par punition à la suite d'un sacrilège, mais aussi guérir le mal. En effet, ces divinités revêtent presque toujours une forme humaine, contrairement aux combinaisons hommes-animaux tant prisées par les Sumériens et les Egyptiens, et adoptent les comportements propres aux hommes dont elles partagent les passions.
Au sommet, Zeus, omnipotent. Apollon, maître de toutes les facultés créatrices des arts, peut guérir si on l'implore dans les formes convenues, mais également décimer ses ennemis. Les flèches d'Héraclès (Hercule chez les Romains), données par Apollon, sont réputées mortelles.
Enfin, l'immortel Chiron, le plus célèbre, le plus sage et le plus savant des centaures, enseigne la médecine et pratique même la chirurgie sur le mont Pélion en Thessalie. C'est lui qui élève Asclépios…
Mise en ligne 01/02/2016