La société de consommation de masse française trouve ses origines vers 1900 et prend son envol à la fin des années 1950, lorsque la période de reconstruction est terminée. Elle est marquée par une évolution générale. L'élargissement du nombre des consommateurs, qui commencent à être segmentés, va en effet de pair avec l'apparition de nouveaux produits, fabriqués en série, et de nouveaux services.
Cela dit, l'évolution du XXe siècle n'est ni continue ni homogène. Elle est notamment marquée par des périodes de crise économique et de guerre, et par des débats sur une évolution qui ne va pas de soi. Les acteurs doivent se positionner face à un modèle encombrant, celui des États-Unis. C'est notamment le cas à partir des années 1950, dans un contexte de guerre froide.
L'évolution vers la société de consommation de masse n'est pas un progrès linéaire qui serait dicté par les États-Unis dès l'entre-deux-guerres et repris ensuite en France avec l'arrivée des GI, du Coca-Cola et des chewing-gums. D'une part, le modèle américain est à la fois très prégnant et très critiqué. D'autre part, l'évolution est rythmée par des guerres, des crises et des périodes de pénurie, donc des avancées et des retours en arrière.
Dans l'entre-deux-guerres, de nombreux experts américains sont persuadés que leur modèle mérite d'être exporté en Europe. Celui-ci est marqué par trois révolutions successives de l'industriel de l'automobile américain Henry Ford : la production et la distribution de masse d'un produit à bon marché et au prix décroissant, l'organisation du travail à la chaîne, l'augmentation du pouvoir d'achat des ouvriers…