Avec la candidature de Mitt Romney à l’élection présidentielle de 2012, on a vu se multiplier dans la presse les reportages sur les mormons. Quatrième et plus récente des grandes religions du Livre pour ses zélateurs, secte prospère pour d’autres, l’Église de Jésus-Christ des saints du dernier jour (ou LDS, pour Latter-Day Saints) continue d’intriguer. Comment expliquer sa progression numérique et ses affinités conservatrices ? Que nous apprend son histoire sur le pluralisme religieux aux États-Unis, sur le choix entre plusieurs modèles de société ou sur les tensions morales et culturelles qui traversent encore la société américaine ? Poser la question de l’acceptation des mormons dans le mainstream américain, c’est aussi s’interroger sur ce qui caractérise ce dernier aujourd’hui, si tant est qu’il existe bien une « moyenne » dans un pays si divers.
« The Mormon Moment », titrait Newsweek en couverture à l’été 2011, alors que démarrait la campagne des primaires républicaines, avec une photo accrocheuse de Mitt Romney sautant de joie, attaché-case à la main. Clin d’œil à l’affiche de la comédie musicale qui triomphe à Broadway depuis plus d’un an, The Book of Mormon, cette une rappelait ainsi qu’il n’y a pas qu’en politique que les mormons remportent actuellement des succès.
Les mormons, qui représentent 2 % de la population des États-Unis, deviennent en effet toujours plus visibles dans tous les domaines de la vie économique et culturelle : Stephenie Meyer, l’auteur des roman…