Sexe, genre, différence des sexes, rapports sociaux de sexe, ces termes ne sont pas interchangeables même s’ils réfèrent tous au traitement différentiel que la société accorde aux groupes sociaux de sexe. Il est donc nécessaire de s’accorder sur des définitions a minima des termes utilisés et de s’arrêter quelque peu sur leurs usages et leurs fonctions. D’autant que, dans une perspective scientifique, il s’agit moins de décrire le phénomène étudié que de chercher à le comprendre. Pour ce faire, une boîte à outils est indispensable.
« Rapports sociaux de sexe » renvoie à une terminologie spécifiquement française (et cela d’autant plus que « rapport » est intraduisible en anglais, en espagnol, en russe, etc., sinon par « relation », ce qui a un tout autre sens, nous y reviendrons). Le terme, nous dit-on parfois, est d’usage malaisé, disgracieux. Peut-être mais il reste incontournable car si le « genre », depuis qu’il a franchi l’Atlantique, désigne le système qui organise la différence hiérarchisée entre les sexes, la notion de rapport social permet, elle, de penser la dynamique de ce système. À nos yeux, les deux termes sont donc utiles, non concurrentiels et non interchangeables.
Ce sont les questions de la régulation et de l’intégration sociale ainsi que celles de l’individu et du lien social qui dominent actuellement la pensée sociologique. Or les rapports entre les hommes et les femmes, quelle que soit la terminologie employée, n’entrent pas, ou sinon à la marge, dans de tels champs épistémologiques…