Si, sur un plan grammatical, « bébé » est un terme générique utilisé pour désigner sans distinction les nourrissons des deux sexes, il renvoie dans les représentations et les pratiques individuelles et collectives à une réalité derrière laquelle se cache le sexe de l’enfant. En effet, un bébé n’est jamais neutre pour ses parents, pour son entourage familial et extrafamilial, et également pour lui-même. De l’inscription biologique dans un sexe découle une assignation sociale, qui va marquer les débuts de la construction de l’identité sexuée de l’enfant. L’objectif de ce chapitre est de rendre compte des premières étapes de la construction de l’identité sexuée, en examinant à la fois les processus interpsychiques, liés aux relations interpersonnelles de l’enfant avec les personnes de son entourage, et intrapsychiques (liés à l’activité psychologique de l’enfant dans son développement). Mais, au préalable, il nous semble nécessaire de clarifier quelques problèmes de terminologie.
La problématique de l’identité sexuée nécessite d’interroger les différents termes et conceptions théoriques sous-jacents auxquels elle est souvent associée ou amalgamée dans les discours, les représentations et les pratiques de tout un chacun. En effet, l’identité sexuée est souvent réduite à la question du genre et des rôles de sexe, ou confondue avec l’identité sexuelle, ce qui n’est pas sans conséquence à l’égard des représentations et des pratiques des parents et des professsionnels œuvrant dans le champ de la périnatalité et de la petite enfance…